Renault : un groupe face à la crise

 

Bonjour à tous, je vous propose cette fois de nous pencher sur les derniers résultats de Renault publiés ces derniers jours. Vous n’êtes pas sans savoir que Renault accuse une lourde baisse de sa production en France comme à l’étranger, comme son homologue PSA, ce dernier ayant pourtant produit en 2012 deux fois plus de véhicules que notre chère marque au losange. Ces chiffres alarmants poussent le groupe PSA à se restructurer. Renault n’échappe pas à la règle : le groupe planche sur un nouvel accord de compétitivité, travail mené avec les principaux syndicats dont la CGT qui reste fermée à nouveau texte. Je vous propose de découvrir l’accord en question.

Syndicats et direction de Renault ont tenu mardi 19 février leur dernière journée de négociation sur un accord de compétitivité. La CGT s’est prononcée contre, la CFDT se dit favorable, mais doit consulter ses équipes, tout comme FO et CFE-CGC.

Toute la journée de mardi 19 février, syndicats et direction de Renault ont discuté ligne par ligne un projet d’accord projeté au mur. Le texte d’une quarantaine de pages sera remis mercredi en fin d’après-midi aux organisations syndicales. Qui ont toutes prévu de le soumettre à des juristes et à leur confédération avant de le faire valider ou invalider par leurs équipes.

A l’issue de cette onzième journée de négociation et de presque quatre mois de rencontres, la CFDT s’est montrée favorable au texte, "malgré les points négatifs", mais doit consulter ses équipes, tout comme FO et la CFE-CGC, qui ont toutes deux souligné des avancées. La CGT n’a jamais caché son hostilité à un texte qualifié dans un communiqué de "régression sociale".

Restera à réunir un comité central d’entreprise, en mars, pour ensuite, convoquer les caméras pour une signature officielle de l’accord, en présence de Carlos Ghosn en personne.

En dehors du travail de relecture du texte, la dernière journée de négociations a permis d’avancer sur quelques points. La direction du groupe a accepté de renforcer l’actionnariat salarié, qui représente actuellement 3%.  Un point réclamé par la CFDT. On ne sait pas encore à quelle hauteur, les décisions seront un peu longues à prendre, et des procédures officielles devront se tenir.

De la même manière, l’intéressement sera légèrement augmenté et le principe d’un complément d’intéressement a été accepté par la direction. Il sera chiffré à l’occasion des prochaines négociations prévues sur le sujet. Un thème défendu par FO. "Si l’entreprise redémarre, ce sera un bon moyen de rattraper les efforts salariaux des salariés", commente le délégué central FO, Laurent Smolnik. Il reste inquiet de l’absence d’une clause de nullité de l’accord si les engagements de volumes de la direction ne sont pas respectés.

A l’issue de la négociation, Gérard Leclercq, directeur des opérations France de Renault, a qualifié le projet de texte d’accord "unique et innovant, qui illustre ce que l’on peut bâtir via un dialogue constructif". Il espère que sa signature par les organisations syndicales permettra au groupe de retrouver en France "une attractivité de (l’) outil industriel, seul moyen pour progresser plus vite que le marché européen".

Principales dispositions de l’accord :

- Engagements de Renault à ne pas fermer d’usine en France, à garantir un volume de 110 000 véhicules dans les sites français actuels d’ici 2016, et renforcer les volumes de 80000 véhicules supplémentaires grâce aux partenaires du groupe.
– Pas de plan de sauvegarde de l’emploi ni plan de départs volontaires, mais 8 260 postes supprimés par des départs à la retraite ou pré-retraite essentiellement.
– Des mobilités inter-sites encouragées à l’intérieur de deux pôles régionaux, mais pas obligatoires, et une mutualisation des fonctions support.
– Gel des salaires en 2013, les évolutions de 2014 et 2015 seront définies lors des négociations annuelles obligatoires.
– Augmentation du temps de travail par un passage de tous les sites aux 35 heures effectives, soit à 1 603 heures annuelles.
– Mutuelle pour tous, augmentation de la part fixe de l’intéressement de 250 à 300 euros, et revalorisation du bonus versé quand la marge opérationnelle dépasse 3 %, renforcement de l’actionnariat salarié.

 

 

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One thought on “Renault : un groupe face à la crise

  1. J'ai franchement un gros doute sur ces accords…quand osera t-on dire que ce sont tout simplement les 35h qui sont le plus gros problème de notre industrie ? Comment être compétitif en étant le pays qui a l'industrie qui travaille le moins par semaine ?

    Ces accords sont pour moi juste un appât pour les syndicats…histoire d'arrondir les formes. Mais le problème vient du fond, avec des conséquences désastreuses à venir d'ici un ou deux ans..! Mais d'ici là…